Comme beaucoup d'autres organisations, WPA s'est associée à
une démarche pour souligner la situation souvent inacceptable que crée le
confinement pour les SDF (dont des dizaines de milliers de migrants). Vous
pouvez signer sur ce lien
Notre pays traverse une crise sanitaire sans précédent. Les
Françaises et Français, confinés chez eux, adoptent progressivement les gestes
barrière qui sauvent. Notre quotidien change, nos vies sont bouleversées, nous
restons chez nous. Confinés mais chez nous.
Mais pour rester chez soi, il faut un chez soi. Comment est-on confiné quand on est sans domicile ? Pour
ceux qui vivent dans la rue, les plus fragiles d’entre nous, la vie est chaque
jour un peu plus dure. Il y a urgence. Urgence à leur permettre d’accéder aux
soins nécessaires pour ceux qui sont touchés par le CoVid-19. Urgence à
débloquer des moyens supplémentaires pour les associations qui interviennent
sur le terrain. Urgence à aider les collectivités locales qui organisent le
confinement des personnes sans abri.
Autrement, les sans domicile fixe, les mineurs isolés, les
familles et personnes exilées qui sont sur le territoire français risquent de
faire partie des oubliés de la crise sanitaire.
Des solutions existent. Les représentants du secteur de
l’hôtellerie se sont mis, par exemple, à la disposition du gouvernement pour
offrir des solutions de relogement. Il faut agir vite, sinon le risque de
mortalité chez les personnes sans abri risque de s’accélérer et cette crise
sanitaire peut se transformer en désastre humanitaire.
Si nos vies doivent changer grâce à cette crise, c’est dans
le sens d’une plus grande fraternité car cette crise sans précédent révèle les
failles insupportables d’une société incapable de proposer à toute sa
population un logement digne et durable.
Les paroles du président de la République ont marqué les
esprits. Nous l’avons entendu. Il a parlé d’une guerre à mener contre un ennemi
invisible. Une guerre... Il connaît suffisamment l’Histoire pour savoir que les
guerres ont toujours donné naissance à de nouvelles formes de solidarité.
Si rien ne doit être comme avant cette crise, faisons-en
sorte que nos actes changent dès maintenant. Ce n’est pas en détournant le
regard que nous parviendrons à nous en sortir, c’est en surmontant
collectivement les échecs de notre modèle de développement et en aidant ceux
qui sont restés depuis trop longtemps au bord du chemin.
Ceux-là n’ont ni syndicat ni confédération pour les
représenter, pas de revendications à vous adresser, pas de « charges » ni
d’impôts à reporter. Ils sont pourtant touchés comme les autres et, plus
fragiles encore, ils ont plus de risque que les autres d’être emportés. Monsieur le Premier ministre, nous lançons cet appel au nom
de ces centaines de milliers de femmes et d’hommes qui vivent à l’écart de
notre société, que nos associations accompagnent chaque jour pour leur redonner
espoir et que nous ne pouvons pas abandonner.
Faites vite, ils ont besoin de vous. Comme les autres, plus
que les autres. Merci.
(transmis par Michel Croc, WPA)
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