samedi 18 avril 2020

Covid et migrants : l'obligation d'agir en Europe et en France


La situation sanitaire oblige les gouvernements européens à agir, au moins pour les migrants qui se trouvent sur leur territoire. Peu importe que ce soit pour des raisons négatives (peur qu'existent des foyers contagieux)… En même temps, l'Europe ferme ses frontières extérieures et surtout ferme les yeux sur ce qui se passe en Méditerranée ou dans les camps de Libye, Syrie ou Turquie. La solidarité européenne ne parvient pas à ce jour à s'exprimer, par exemple pour un partage équitable des migrants arrivant dans les pays du sud ou pour réformer un système d'asile manifestement inadapté. Les pays européens agissent en ordre dispersé…

Manquant de bras, l'Italie va régulariser par décret 200 000 sans-papiers pour éviter que des secteurs essentiels comme celui de l'agriculture souffrent du manque de main d'œuvre qui menace les récoltes (les Echos, 20 avril 2020).

Image OIM
Au Portugal, les demandeurs d'asile et travailleurs sans papiers ont obtenu le 28 mars 2020 les mêmes droits que les citoyens portugais (selon Econostrum, site d'infos économiques sur la Méditerranée). Cette mesure n'est que provisoire et ne concerne que les personnes ayant déjà effectué une demande de régularisation. Elle vise à faciliter leurs démarches durant la pandémie et permettra que ces demandeurs bénéficient de la protection sanitaire proposée par l'Etat (protection de l'emploi et du salaire, prise en charge à domicile en cas de symptômes...) sur présentation de l'attestation délivrée lors du dépôt de leur demande d'asile. Les permis de séjour arrivés à échéance seront renouvelés automatiquement, compte tenu des fermetures de services administratifs.

En France, le Gouvernement a prorogé fin mars 2020 par ordonnance les délais de recours vis-à-vis de la CNDA. Cela concerne aussi les recours contre les OQTF (obligations de quitter le territoire) et les transferts au titre de la procédure de Dublin.

En matière d'accueil, notre association s'est jointe à d'autres pour que les maires, au titre de leur pouvoir de police, en particulier dans le domaine sanitaire, contribuent au logement des étrangers sans abri. Ces derniers comptent parmi les plus vulnérables à la pandémie et sont actuellement confinés… à la rue (voir lettre collective d'AGIR, adressée à certains maires, ici).

Plus largement, 104 parlementaires issus de 10 partis ont adressé le 12 avril 2020 une lettre au premier ministre Edouard Philippe pour réclamer la régularisation des sans-papiers face à l'épidémie de Covid-19 (lire ici).

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