jeudi 28 octobre 2021

Un travail remarquable d'Agir sur le parcours du combattant du migrant

Le collectif AGIR, dont fait partie Welcome Pays d'Aix aux côtés d'associations sœurs, a publié une synthèse précise, mais édifiante, des diverses étapes auxquelles est confronté un demandeur d'asile arrivant en France. Cet accueil non-VIP est plein de chausses-trappes administratives (délais à respecter, contraintes pour récupérer les documents etc.) et se double hélas dans la plupart des cas de sérieux traumatismes psychologiques. 

Le migrant moyen a en effet quitté un enfer (le pays d'origine, que personne ou presque ne quitte volontiers !), traversé plusieurs enfers (selon le cas, le Sahara, la Méditerranée, des camps de transit ou de rétention, des frontières sévèrement gardées, la torture, mes menaces, le viol, le racket etc.). Croyant arriver au paradis européen, il atterrit en fait dans un nouvel enfer (la rue, la gare St-Charles, les squats, certains bidonvilles), tout en ayant l'obligation morale d'annoncer aux siens qu'il a rejoint le paradis espéré...

Le document AGIR, que l'on trouvera sur ce lien, mérite d'être lu en détail par tout citoyen, et particulièrement par tout personne soucieuse de venir en aide aux demandeurs d'asile.

En résumé et d'après la Convention de Genève de 1951, le statut de réfugié peut être accordé à toute personne "craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays." Mais en pratique, les personnes qui souhaitent demander l’asile en France sont confrontées à un véritable usine à gaz dont notre administration a le secret...

La procédure de demande d’asile est longue (souvent plusieurs années avant d'épuiser tous les recours) et seulement une minorité de demandes obtiennent une réponse favorable, après que tous les éléments difficilement rassemblés par le migrant, ses aides dans les associations comme WPA et son avocat aient été en général mis en doute par une bureaucratie qui instruit généralement à charge... Les grandes étapes (chacune, peu évidente...) sont les suivantes :

Étape 1 : obtenir une adresse de domiciliation administrative et un rendez-vous à la préfecture.

Étape 2 : obtenir une autorisation provisoire de séjour à la préfecture.

Dessin de Plantu
Étape 3 : obtenir les conditions matérielles d’accueil auprès de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), en particulier l'aide aux demandeurs d'asile, un hébergement éventuel, des cours de français etc.

Étape 4 : envoyer sa demande d’asile à l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA).

Étape 5 : passer un entretien à l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA).

Étape 6 : attendre la réponse de l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA).

Etape 7 : en cas de refus, introduire un recours auprès de la Cour Nationale du Droit d'Asile (CNDA)

Etape 8 : en cas de nouveau refus, tenter de s'opposer à une éventuelle obligation de quitter le territoire français (OQTF) et tenter d'autres voies de régularisation (par le travail etc.)

(Bénédict de Saint-Laurent, sur la base d'infos transmises par AGIR)

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